La Chaire Franqui 2015 a été attribuée au Professeur Georges Felouzis, professeur à l’Université de Genève.
Concrètement, Monsieur Felouzis donnera cinq leçons lors du second quadrimestre.
La Fondation Francqui invite des professeurs belges ou étrangers à occuper une Chaire et à organiser un enseignement au plus haut niveau, dans sa spécialité. Ces Chaires Francqui offrent l'avantage supplémentaire de favoriser les échanges universitaires internationaux.
Le cycle de leçons proposé dans le cadre de la chaire Francqui 2015 à l’Université de Mons traitera des liens entre les politiques éducatives et les inégalités scolaires. L’objectif sera à la fois de comprendre la nature de ces inégalités, qui peuvent dépendre de facteurs individuels et collectifs très diverses (l’origine sociale, le sexe, le statut migratoire, etc.), mais aussi d’en étudier les mécanismes de production en lien avec l’action publique dans le domaine de l’éducation. Les sources empiriques et théoriques de cette série de conférences seront issues de la recherche internationale en éducation comme d’analyse ad hoc de données nationales et internationales.
*******
LUNDI 9 FÉVRIER 2015, 18h30 – 20h30 - Leçon inaugurale
Cette première conférence aura pour objectif de définir les inégalités scolaires dans un cadre théorique issu de la sociologie de l’éducation : Qu’entend-on précisément par inégalités scolaires ? Quels liens peut-on construire entre l’égalité et l’équité ? Comment mesurer, analyser et interpréter ces inégalités en lien avec les différents champs théoriques à notre disposition ? Les débats sont nombreux sur ces questions, notamment pour identifier les sources des inégalités. Nous explorerons plus particulièrement deux théories explicatives, celle de la « discontinuité culturelle » et celle dite des « discriminations systémiques ». Nous aborderons ensuite l’épineuse question des mécanismes de production des inégalités scolaires en traitant quelques exemples issus de différents contextes nationaux.
Leçon suivie du verre de l’amitié
Présentation da la leçon
LUNDI 2 MARS 2015, 18h30 – 20h30
Cette deuxième conférence traitera de la question de la qualité de l’éducation dans ses rapports avec l’équité des systèmes éducatifs. Notre source principale sera l’enquête PISA dont nous explorerons les apports théoriques et empiriques, ainsi que les limites. Ce sera l’occasion d’aborder à la fois la question des outils méthodologiques et celle des raisonnements que l’on peut entreprendre à partir de comparaisons internationales sur les acquis des élèves en fin de scolarité obligatoire. Certains systèmes éducatifs sont-ils plus équitables que d’autres ? Quels sont les liens entre équité sociale au sein de la société et équité scolaire ? Nous conclurons par quelques études de cas : la Pologne, la France, la CFB.
Présentation de la leçon
LUNDI 23 MARS 2015, 18h30 – 20h30
Un des débats les plus vifs dans le domaine des politiques éducatives concerne les « marchés scolaires ». Ce débat touche d’abord aux modes de gouvernance éducative (centralisés vs décentralisés) les plus à même de favoriser les apprentissages. Il touche aussi à la question de la liberté du choix de l’établissement scolaire par les familles, et enfin aux effets des marchés scolaires sur les inégalités. Après avoir questionné le concept même de marché scolaire, nous étudierons, à partir de la littérature internationale et de quelques cas concrets, les différents types de marchés scolaires, leur fonctionnement et leurs conséquences sur les inégalités d’acquis scolaires.
******* LUNDI 20 AVRIL 2015, 18h30 – 20h30
Doit-on calquer l’organisation de l’enseignement secondaire obligatoire sur l’enseignement primaire (classes hétérogènes, système intégré, enseignement d’un « socle commun » de connaissances), ou sur l’enseignement post-obligatoire avec des filières qui séparent les élèves selon leurs choix et leur niveau académique ? Dans le premier cas on privilégie un principe d’égalité des chances, alors que dans le second il s’agit d’appliquer précocement un principe dit « méritocratique » qui consiste à donner plus (les meilleurs enseignants, les programmes les plus ambitieux, etc.) à ceux qui ont déjà le plus (au plan scolaire comme au plan social). Quels sont les présupposés qui président au choix d’organisation selon l’un de ces modèles ? Quels sont les débats qui animent la recherche sur les effets de ces différents modes d’organisation de l’enseignement secondaire en termes d’équité et d’efficacité ? Plusieurs cas nationaux seront examinés : celui de la Suisse, de la France et de la CFB.
LUNDI 4 MAI 2015, 18h30 – 20h30
Pour terminer ce cycle de conférence, nous examinerons une politique qui, sous le label « éducation prioritaire » prend des formes très différentes d’une période historique à l’autre et d’un pays à l’autre. Nous examinerons les principes qui président à ces politiques, leur mise en œuvre et leurs effets dans différents pays européens et extra-européens. En fin de compte, quel bilan peut-on tirer de ces politiques et peut-on identifier les dimensions les plus pertinentes de leur efficacité ?
Université de MonsPlace Warocqué, 177000 MonsSalle Académique (1er étage)